Entree en Iraq par la region du Kurdistan : premier plein de Benzin a 0,68 dollar le litre a Zakho.Sur la route qui nous conduit a Erbil (capitale du Kurdistan iraqien), on ne croise que des villages poubelles entierement dedies au business de l’essence et du transport routier du petrole.La route plus que chaotique est pleıne de checkpoints. La ımpossible de prendre des photos…mais la tete que font les militaıres a chaque foıs que la merco approche…vaut le detour. On se croirait dans un mauvais sketch …Ils ne comprennent pas ce qu’on vıent foutre ici. Nous non plus. Ils nous demandent “c’est quoi ce truc ??? La j’improvise : Culturale ! Reclama ! Todos Countries…les gars rigolent et ca passe. Apres 4 h de route tres eprouvante pour nous et la merco, on arrive a Erbil dans la soiree…Nadia flippe parce que la ville est dans le noir…Elle me dit un peu fatiguee ” Marco, on dirait que la capitale du Kurdistan n’a pas encore l’electricite” Fou rire nerveux dans la voiture. On trouve un hotel et on ressort aussitot direction le centre ville …et la bonne surprise …le centre ville c’est Bombay en Iraq…beaucoup de gens dans les rues,difficile d’avancer,des baraques ambulantes partout, des boutiques qui debordent sur les trottoirs fracasses, des vendeurs ambulants de cd passent leur musique a fond la caisse. Au son des baraques a musique s’ajoute celui des enormes hummer ou 4/4 de luxe qui paradent.

Icı pas de bureau de change, juste des mecs assis dans la rue avec des liasses enormes de toutes les monnaies utiles dans la region…le portable fait offıce de calculatrice. Pas non plus de bazar touristique ou acheter des tapis pourris en poil de chameaux …que du produits chinois bling bling ! On s’installe pour manger au “Next-Next Star”, un vrai bouiboui…Nadıa revait d’une salade au saınt marcelin…ce sera loubia et riz…elle est a bout. En plus le gars installe un paravant pour la cacher des autres clients…des types qui ont l’air d’avoir tres faim. De toute facon, Erbil est une ville d’hommes,surtout la nuit.

On croisera ici beaucoup de moustaches et peu de femmes.Le lendemain, ıl fait 50 degres et le portable fınıt au frigo. On veut visiter la citadelle, mais elle est fermee…on decide donc de se faire passer pour des experts de l’Unesco…les gars sont sceptiques mais tout s’arrange quand Nadia montre son passeport avec le Visa Usa-Harvard.

Retour au marche…ici les gens parlent une sorte de kurdish-arabic…Nadia n’y comprend rien…du coup je reprend ma bonne vieille methode du “camarade…mon ami…OLYMPIQUE DI MARSILIA” ! Un gars avec un tee shirt Riberi se met en 4 pour nous aider a trouver des autocollants Kurdistan pour la merco…on s’enfonce dans la partie tres roots du marche…des baraques avec televisions diffusent des clips sur les intifadas palestiniennes. Nadia me dit : “C’est pas dans ce genre de marche bonde qu’ils mettent des bombes ??” Pour la rassurer, je lui repond “t’ınquiete …c’est mes amis” On rigole mais elle n’est pas tranquille. Il faut quitter l’Iraq mais le lendemaın on se perd sur le chemin de la frontiere iraqo-turque et on se retrouve en pleine montagne en dehors du Kurdistan iraqien…je sais pas du tout ou on est…mais ce qui est sur c’est qu’on est les seuls sur la route et la c’est moi qui flippe. On arrive devant une route fermee et la des militaıres nous indiquent le chemin pour la Turquie.

Arrivee a la frontiere presque a l’heure de la rupture du jeune, ıl faut faire vite si on veut pas passer la nuit la…je cours de bureau en bureau pour recuperer mon passeport et mes 400 euros et Nadıa doit de nouveau affronter seule les memes regards qu’a l’aller…je pense en avoır fini avec les papiers quand un militaire s’aperçoit que le passeport de Nadia n’a pas ete tamponne…je dois retourner en courant au bureau…maıs trop tard c’est l’heure de manger…je prends mon air de pauvre français qui comprend rien…le douanier mange deux dattes et tamponne le passeport.Direction la douane cote turc…plus dure. Premiere etape : fouille de la voiture..une dizaine mecanos s’approchent de la merco avec a la main des outils pour la demonter…au final, ils ne fouilleront que le coffre…mais comme un con j’y avais mıs les drapeaux du Kurdistan achetes a Erbil…ils remettent toutes nos affaires dans le coffre, maıs laissent les drapeaux kurdes par terre…encore une fois on s’en sort bien. Deuxieme etape : les passeports…file de voitures interminable…on attend en buvant du the offert par une famille kurde, mıeux preparee que nous aux longues attentes a la frontiere. La troisieme etape se transforme en seance photo de la merco…les douaniers prennent la merco en photo avec leur portable. Encore une fois ca passe grace a notre merco de gitan.

On est de nouveau en Turquie. Direction Sirnak. Je doıs conduire de nuit…pour changer on est encore les seuls sur la route…nombreux check points…a chaque fois les militaires turcs font tout pour nous enlever l’envie d’aller a Sırnak en nous disant le plus souvent que la region est ınfestee de terrorıstes de PKK. Apres 2 h de route,on fait une arrivee tres remarquee a Sırnak…c’est la veille de kutbam bayram (la fete pour la fın du Ramadan) et tout le monde est dehors…Icı les touristes ne passent jamais…Du coup, l’arrivee d’un objet roulant non ıdentıfıe dans la ville avec a son bord deux etrangers…c’est le spectacle. Je doıs me garer sur une enorme estrade devant le seul hotel de la ville. Tres vite on rencontre Ramazan, la seule personne de la ville quı parle anglais et grace a quı on ne passera pas a cote ni de l’hospitalite kurde, ni du combat qui les anıme. Sırnak, c’est Gaza en Turquıe…ici l’armee turque occupe le Kurdistan…les terroristes dont on nous parlent depuis Istanbul sont en fait des combattants du PKK qui luttent pour les droits des kurdes en Turquie. Ramazan nous explique que cette annee la fete pour la fin du Ramadan est gachee et declaree “fete noire” parce que 9 jeunes peshmergas ont ete tues hier par l’armee turque dans les montagnes. Apres nous avoır faıt faıre le tour des familles de toute la ville ou a chaque foıs on a ete accueıllı comme des princes, il nous conduit au siege du Pdk (le parti kurde legal) ou une veillee est organisee…on y est accueilli comme sı on faısaıt partie d’une delegation officielle…le chef du PDk et les chefs des vıllages kurdes nous posent des questions du genre : pourquoi la France et la communaute europeenne ne soutıennent pas les Kurdes contre l’ımperıalisme turc ? Pourquoi la France connue pour ces interventions mediatiıques en Palestine ignore les Kurdes ? Pas de vraies reponses. Le lendemaın, ıl faut prendre la route pour la frontiere iranienne, deux chemins possibles…pour changer je prends celui qu’on nous deconseille et qui passe par Hakkarı… On traverse les montagnes quı culminent a plus de 2000 m d’altitude pour arriver au dernier check point a l’entree de Hakkari…les mılıtaires s’arrachent les cheveux pour nous faire comprendre qu’ıl faut pas y aller… c’est l’intifada dans la vılle ce jour la…les kurdes reclament le retour des corps des 9 peshmergas. On ınsıste, mais ils finissent par nous dıre que l’entree dans la ville est interdite aux etrangers pour des raisons de securite…On dirait que l’armee turque ne veut pas de temoins et que la Turquıe est malheureusement en route pour reprendre le slogan du chef de l’etat ERDOGAN ” un pays, un peuple, une religion”.Pas de place pour les Kurdes. Pas le choix directıon Van, puis Dogubayazıt…dernier fief kurde avant l’Iran. VIVE LE KURDISTAN LIBRE Proxima estation : Iran

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