Episode 10 : TBILISSI : ` YOUR DREAMS OUR WINGS`

Direction le Nord Est de la Turquie : Posov, la frontiere entre la Turquie et la

Georgie. La route est tres dure : sinueuse, pas toujours goudronee, et souvent fracasee, mais heureusement les paysages sont parmi les plus beaux qu’on ait vus. Le seul hic c’est que Nadia qui en marre que je lui dise que ces photos sont pourries a decide de faire la greve de la photo. Du coup, je conduis avec l’appareil sur les genoux. On arrive en fin d’apres midi a Posov. La frontiere est un nomansland en pleine montagne. Sortie de Turquie sans probleme, mais de loin on voit les militaires et les douaniers georgiens qui sortent tous des baraques et cabanes qui leur servent de bureaux pour voir la merco. Une dizaine de gros mecs nous attend debout les bras croises, au poste frontiere georgien. Ils encerclent la voiture et nous posent des questions sur notre destination et sur la merco…ma nouvelle reponse c’est ’Reclama culturale’ ils savent pas ce que ca veut dire…moi non plus. Ils ouvrent la voiture pendant qu’on fait les photos a la douane et s’amuse a la faire tanguer par l’arriere…comme dans les vieux clips de rap de la west coast. Apres cette petite seance de break dance pour la merco, on nous dirige vers le garage ou des

mecanos tres alcoolises nous attendent, mais heureusement la merco echappe au demontage.

La route vers Tbilissi est aussi tres difficile. Elle passe par les montagnes du

petit Caucase, du coup c’est que du virages, mais le pire c’est que la nuit tombe, pas d’eclairage et on dirait que les georgiens ont l’habitude de doubler pleins phares et a fond la caisse dans les virages… Les villages type kolkoz et des epiceries-bars indiquent la fin de la Turquie et le debut de la zone ’vodka frelatee, regards vitreux, ladas et voitures aux vitres teintees’. Borgomi, Gori, et enfin Tbilissi. Des le lendemain direction l’ambassade de France ou on espere trouver infos pour les visas pour l’Azerbaidjan. La un employe georgien nous met en contact avec une certaine Maia, une femme sublime, mais un vrai gangster du visa. Son slogan ’ your dreams

our wings’ . Ici le reve c’est Bakou et les wings c’est 300 euros en liquide quelle se partagera avec les fonctionnaires corrompus de l’ambassade d’Azerbaidjan. Mais pas le choix, on doit passer par elle pour obtenir les visas. Heureusement une bonne nouvelle nous attend au CCF…j’apprends que mon travail pour Emergency biennal a ete expose ici a Tbilissi l’anne derniere. Maryam, l’asistante de l’attache culturel du CCF me donne le catalogue et rigole

parce que je n’etais meme pas au courant. Du coup, c’est Igor, le chauffeur du ccf qui nous accompagne a l’ambassade de Russie, qui enn’existe pas officiellement en Georgie a cause du conflit entre les deux pays. Elle est hebergee par l’ambassade de Suisse qui sert de mediateur. On s’attend a rencontrer des suisses, au final on est bien en Russie : le consul nous recoit. La rencontre est digne d’un film sur la mafia russe : un enorme mec qui transpire la vodka, cravatte en travers et chemise tachee. Il me demande ou je veux aller en Russie…je lui sors la carte du projet et montre avec mon doigt le passage pour l’Ukraine. Il m’explique que la region est interdite aux etrangers. La Russie ne veut pas de nous. Il nous conseille de prendre un bateau

pour l’Ukraine depuis la Georgie.Le lendemain, je vais au consulat d’Ukraine ou j’apprends que le pays ne delivre plus de visa aux francais depuis trois mois : de nouveau la merco est victime de la politique francaise a l’etranger. Nous allons devoir inventer une nouvelle route pour rentrer.

Proxima estation : BAKOU

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