Marseille-Bakou #13 ROMANIE-DALLAS : TON UNIVERS IMPITOYABLE
ĂPISODE 13Â : ROMANIE-DALLASÂ : TON UNIVERS IMPITOYABLE
Bucarest : encore une fois, câest Login, le roi des Balkans qui nous met en contact avec Mica Thomas, un activiste roumain de lâassociation « Active Watch » :
antenne roumaine de Reporters sans frontiĂšre, mais surtout groupe trĂšs actif en
matiĂšre de lutte contre toutes les formes de discrimination. AprĂšs avoir mis en place un programme dâinitiation au punk pour les enfants roms, Mica Thomas a organisĂ© une rĂ©plique roumaine du Paris-Dakar : le Bucarest-Dakar en vieille Dacia (lâĂ©quivalent de la R12 locale). Y a comme un air de famille entre ses histoires et « Marseille-Bakou ». Du coup, il nous invite dans les locaux de son journal « Kamikaze » pour faire une interview (une sorte de cafard enchaĂźnĂ© local). On prend la route le lendemain direction Oradea dans le nord de la Roumanie. En chemin, miracle…câest en Roumanie quâon trouve un champ de puits de pĂ©trole. Demi tour, jâinstalle la merco dans le champ pour faire des images pendant que Nadia prĂ©pare un pique-nique. AprĂšs cette pause de pur Ă©co-tourisme,
on reprend la route….turbo folk et manele Ă fond pour traverser la Transylvanie. ArrivĂ© Ă Oradea, on retrouve Marian Daragu , un sociologue rom qui
est Ă la tĂȘte de la fondation « Fundatia Ruhama ». Son crĂ©do inspirĂ© des Black panters « Fier dâĂȘtre rom ». Il nous emmĂšne Ă Telechiu, une communautĂ© rom pour laquelle la fondation a construit une route et quelques maisons en briques. Cette communautĂ© est si pauvre quâaux derniĂšres Ă©lections, les politiciens ont achetĂ© le vote rom en distribuant du SALAMI !!! De la route du village, impossible dâimaginer quâil y a de la vie Ă cet endroit. Quand on arrive, câest un autre monde trĂšs diffĂ©rent de Shutka : une vraie minoritĂ© invisible….une favela de campagne bien loin des clichĂ©s gadjo-dilesques : des roms sĂ©dentaires
qui habitent dans des cabanes au milieu des ordures…pas dâĂ©lectricitĂ©, pas dâeau, et des rats. Certains dâentre eux ne sont jamais allĂ©s Ă Oradea, la ville
la plus proche Ă peine Ă 30 kms ! Alors forcĂ©ment, lâarrivĂ©e de la merco-cirque dĂ©clenche une Ă©meute. Les gosses ouvrent dâabord grands les yeux en voyant la voiture, mais une fois la surprise passĂ©e, câest des dizaines de minots qui sortent de partout et prennent dâassaut la voiture. Ils montent sur la merco qui
sous le poids touche carrĂ©ment le sol. Me voilĂ au milieu dâune nuĂ©e de pirates en folie avec des tĂȘtes dâun autre monde : cheveux rasĂ©s ou dĂ©colorĂ©s, sourcils rasĂ©s Ă la Taxi driver pour certaines filles, plusieurs couches de vernis Ă ongles sur les mains des petites filles et des garçons. Tous veulent voir mes tatouages. Ils mâenlĂšvent ma chemise…et poussent des grands OUAAA !! Ă chaque fois quâils dĂ©couvrent un nouveau tatouage. Me voilĂ transformĂ© en dessin animĂ© ambulant…Plus possible de quitter Telechiu. Proxima estation : Kosice en Slovaquie (Second Cities : interface 2013)