Marseille-Bakou #4 Vrai-faux départ de Skopje et vraie-fausse arrivée en Grèce.
Episode 4 : Vrai-faux départ de Skopje et vraie-fausse arrivée en Grèce.
Vrai-faux départ de Skopje : Difficile de quitter Skopje. Ici Login fait tout pour nous et impossible de trouver un moyen de le remercier, lui et Anastasia. Il n’accepte rien…tout ce qu’il veut c’est rencontrer Bernard Tapie ! Il nous arrange des interviews avec la presse et la télé et nous file des contacts pour nos deux prochaines étapes : sofia et Istanbul. Notre parrain des Balkans nous promet de faire de son mieux pour nous mettre en contact avec un groupe de punks talibans pour la partie Caucase du périple. N’importe quoi. Avant de quitter Skopje, on donne une interview pour la télévision macédonienne…Me voilà filmé sur le parking du supermarché Ramstor avec ma merco, en train d’expliquer à une journaliste le projet Marseille-Bakou dans un anglais plus qu’hérétique…Là il faut vraiment quiter Skopje sinon on partira jamais.
Le lendemain, après une dernière photo devant la merco avec toute l’équipe de Lithium-Password Record, on prend la route pour Sofia en Bulgarie. 3h de route dans les montagnes, un arrêt obligatoire chemise blanche anti-tatouage, et nous voilà à la frontière entre la Macédoine et la Bulgarie. Le passage de la frontière se passe bien jusqu’à que j’ai la bonne idée de doubler une voiture qui stagnait devant nous. Très mauvaise idée…mais bon j’ai quelques restes des fêtes à Skopje et Bitola…Les douaniers qui nous calculaient pas se mettent à s’interesser à la merco. Arrêt,fouille rapide de la voiture et questions : D’où vous venez ? Vous êtes français ou autre chose ? On repond : francais, mais là ils nous demandent : Alors pourquoi tous ces autocollants italiens, albanais et surtout macédoniens ? Qu’est ce que c’est que ce truc ? Je crie « Projeto culturale por favor !! » et encore une fois ça passe. On est content.
2H après on arrive à Sofia, capitale de la Bulgarie et des chiens errants. La on retrouve un autre ami de Login, Lazar qui nous trouve un super appart pour passer la nuit,chez Mitko un dj swing rockabilly du collectif the Smugglers Collective (kings of vintage sound). Pavel du même colectif nous organise une interview avec la télévision nationale bulgare pour le journal de 20h (Probg.bg) Nadia et moi on est en grande forme et on fait gaffe sur gaffe. Gaffe numero 1 : Nadia commence par dire qu’on arrive de Skopje et qu`on a kiffe la Macédoine alors que les Bulgares considerent que la Macédoine fait partie de la « Grande Bulgarie ». Gaffe numero 2 : on explique que le choix de Bakou est une provocation qui cherche à questionner les limites de l’Europe et l’idée même de nation. On parle des problèmes que pose l’entrée de la Turquie en Europe (alors qu’Istanbul est déjà capitale européenne de la culture 2010 !). Mais, en Bulgarie comme en France, le péril islamo-ottoman est une obsession …bon c’est vrai pas pour les mêmes raisons. Gaffe n°3 : le journaliste me demande ce que je pense du problème des Roms en France.(Les médias dans les Balkans parlent beaucoup des dernières actions du gouvernement français contre les Roms.) Je lui explique que notre projet est un PROJET DE ROM dans le sens ou tout tourne autour du voyage et du déplacement… un déplacement conçu comme un « engagement voyageur » (dixit Benoit Gilles). Pas de bol, le journaliste a pas l`air d’aimer les roms a qui il reproche de ne pas vouloir s’intégrer.
Première soirée à Sofia, on finit dans un bar au milieu de tours HLM, un bar tenu par Stef, un ancien légionaire français qui après la guerre en Bosnie s’est installé en Bulgarie. Deuxième soirée à Sofia dans un bar associatif en plein air dans l’immense parc de Sofia. On attend le chanteur du groupe qui doit jouer…mais le bruit court qu’il est ivre et qu’il fait du stop pour rejoindre Sofia.. Il ne viendra pas. C’est pas grave, on en profite pour étudier les récents faits divers : Mitko ouchte dit « Gros yeux » parce qu’il contrôle le trafic local ; Tsar Kiro le roi des Roms ici, qui se prend pour un tsar…Allez on quitte Sofia le lendemain matin avec nos têtes dans le quotidien national (Standart).
8 h plus tard, on arrive à une bifurcation avec deux choix : d’un côté la Grèce (à 8km) et de l’autre la Turquie. Direction : la Grèce. Arrivé à la frontière, les problèmes commencent. Les douaniers qui valent bien les chiens errants de Sofia nous vident la voiture, agacés par les nombreux drapeaux macédoniens que j’ai eu la bonne idée de coller sur le pare brise et l’arrière de la voiture. Pourtant Login et Anastasia nous avaient bien prévenu avant de partir de Skopje : « Surtout n’oubliez pas d’enlever les drapeaux macédoniens de la voiture avant l’arrivée en Grèce ! Ah oui j’oubliai de préciser que l’entrée de la Macédoine dans l’Europe est actuellement bloquée parce que la Grèce refuse qu’un pays prenne le nom d’une de ses régions : la Macédoine …WELCOME IN THE BALKANS AGAIN. Quelques kms plus loin, on achète un autocollant du drapeau de la Grèce qu’on colle sur la voiture et nous repassons aussitôt la même frontière : vive la Macédoine libre et CAP SUR ISTANBUL ! PROXIMA ESTATION TURKIYA…
ps : pardon les amis pour les fautes d’orthographe et à ceux qui ne reçoivent pas les mails : certaines adresses ne fonctionnent pas. Les photos vont arriver sur le site marcovabien.com